Printemps
Puis le printemps descend du train
Avec ses valises en fleur
Il plante là le voyage
Et fait escale pour une heure,
                                  ou deux.

On lui paye l'hôtel-dieu
Pour une bouchée de pain
Il n'a pas besoin d'argent
Il a le coeur sur la main

D'ailleurs, tout le monde le salue, les pigeons, les automobilistes, les cons, les tristes et les gens pressés
Car il a bonne mine
Une mine d'or
Sans prestige ni crash boursier à la clé

Tous les matins, on rigole avec lui au petit déjeuner
C'est un vrai rayon de soleil ce type-là.
Quand il tartine son beurre on a envie de l'embrasser.
On le taquine quand il offre des primevères et des coucous.
Il se fait beaucoup d'amis, chaque soir il est invité à danser et à boire, sur les balcons, dans les parcs et les jardins de luxe. Les soirées huppées se l'arrachent, les filles tombent amoureuses, les hommes aussi, même un curé. Les banques lui font du charme,
Un futur président souhaite l'investir dans sa campagne,
On lui propose des contrats juteux dans les hydrocarbures,
Des marques de cosmétiques s'inspirent de ses cheveux,
Monsieur Sunday Pichar, Président-Directeur-Général de Google, vient lui serrer la main. On chuchote : quel panache ! Quel entrepreneur ! Il ira loin !

Et puis un matin,
À l'hôtel on ne le trouve plus
Les fenêtres sont grandes ouvertes
Il fait un peu trop chaud
Il n'a laissé qu'une note à l'adresse du concierge.

Une note de musique.








Si vous voulez connaître la suite, ou illustrer, ou utiliser ce texte à d'autres fins, contactez moi :

philippecedric@protonmail.com



Tous les textes et images présents sur ce site sont ma propriété. Merci de ne pas les utiliser sans mon accord.
tell me
what you think